Pour les articles homonymes, voir Vaucelles (Caen) (homonymie).
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Vaucelles est quartier de Caen au sud du centre-ville, sur la rive droite de l'Orne.
Le quartier est délimité :
- au nord, par l'Orne
- à l'est, par les rues de la gare, d'Auge et de Grentheville
- au sud, par les boulevards Leroy et Lyautey et par l'avenue d'Harcourt
- à l'ouest, par le chemin de Fleury-sur-Orne et par le viaduc de la Cavée
Localisation sur WikiMapia
Histoire
Vaucelles est un ancien
Faubourg de Caen, séparé de la cité fortifiée par l'
Orne. Les routes de
Paris à
Cherbourg (rue d'
Auge, anciennement rue neuve), de
Tours (rue de
Falaise) et d'
Angers (rue Banville et rue Saint-Michel-de-Vaucelles) se rejoignaient au carrefour de la Croix-de-Vaucelles avant d'entrer dans la ville par le Pont Frileux (actuel Pont de Vaucelles) qui menait à l'unique porte au sud de la ville, la
Porte Millet.
Les paroisses de Saint-Michel-de-Vaucelles et de Sainte-Paix (anciennement sur la commune de Mondeville et intégrée à Vaucelles en 1718) dépendaient de l'Archidiaconé d'Exmes ; jusqu'au XVIIe siècle, la rue qui traversait la ville et menait à Vaucelles s'appelait la rue Exmoisine, via Oximensis (actuellement rue Saint-Jean).
La paroisse de Vaucelles était le chef-lieu du Doyenné de Vaucelles, et elle lui a donné son nom ; celle de Sainte-Paix dépendait du doyenné de Troarn.
On y trouvait des carrières où on exploitait la Pierre de Caen. Le cimetière Saint-Jean a été aménagé au creux d'une ancienne carrière ; Arcisse de Caumont y a été inhumé, ainsi que Pierre Claude Loyal.
La Révolution et le début du XIXe
Pendant la Révolution française, les rues de Vaucelles sont rebaptisées :
Ancien nom | Nouveau nom |
---|
Rue d'Auge | Rue des Bons Enfants |
Venelle Canchy | Venelle du Repos |
Venelle Sainte-Anne | Rue de l'Oubli |
Rue de l'Église-de-Vaucelles | Rue du Peuple |
Rue du Milieu | Rue de la Vertu |
Rue Branville | Rue des Patriotes |
Rue de Vaucelles | Rue de la Révolution |
Le 2 mars 1812, des émeutiers s'insurgeant contre le prix du blé mirent à sac le moulin de Montaigu.
Deuxième partie XIXe-première partie XXe
À partir de la deuxième partie du
XIXe siècle, le mouvement d'urbanisation de la rive droite de l'Orne s'amplifie. De nouveaux équipements sont établis dans ce secteur et plusieurs opérations immobilières sont entreprises, sans qu'on puisse toutefois véritablement parler de plan d'urbanisme à l'échelle du quartier ou de la ville.
En 1855, les abattoirs, auparavant situés à l'angle des rues Saint-Pierre et de Strasbourg, sont transférés à Vaucelles dans une rue ouverte en 1839. En 1894, le marché aux cuirs verts et aux suifs de la place Saint-Martin y est également transféré.
Dans les Années 1850, de longs débats opposent les édiles quant au choix du lieu d'implantation de la Gare, les trains s'arrêtant provisoirement dans une halte construite en 1855 à Mondeville. Certains proposent des sites sur la rive gauche (Saint-Gilles, la Prairie), alors que d'autres privilégient la rive droite (rue de l'Arquette, Demi-Lune). Finalement, la deuxième solution l'emporte et la gare de l'Ouest est construite à proximité des abattoirs. La gare est ouverte le 1er septembre 1857. Le pont des abattoirs est construit cette même année. Ce pont constitué d'un tablier métallique soutenu par des piles en pierre, permet de relier la gare au port de Caen organisé autour du bassin Saint-Pierre. Il est remplacé en 1873 par un nouvel ouvrage métallique bâti 60 mètres en aval, le pont des abattoirs étant rendu à la circulation. En 1858, la ligne Paris-Caen est prolongée jusqu'à Cherbourg. Ce prolongement, doublé en 1870, traverse le quartier sur un remblai qui coupe le quartier en deux. Deux ponts métalliques permettent aux trains de passer au-dessus des voies publiques et une passerelle enjambant la voie ferrée est construite afin de relier la partie haute de Vaucelles à la rue de Montaigu aménagée sous le mandat du maire Bretrand (1848-1870). La gare, inaugurée le 3 août 1858 par Napoléon III et l'Impératrice Eugénie, a la particularité d'être tourné vers les faubourgs, les voyageurs étant contraint de la contourner afin d'atteindre le centre-ville.
À partir de 1901, la gare est reliée à la gare Saint-Martin par le tramway électrique. La ligne reliant l'octroi de Falaise à la Maladrerie rejoint cette ligne à l'entrée de la rue de Vaucelles pour former un tronc commun qui se sépare rue Saint-Pierre. Les tramways roulent jusqu'en 1937, date à laquelle ils sont remplacés par des autobus.
Plusieurs communautés religieuses s'installent également à Vaucelles pendant cette période. En 1856, l'Abbé Varin, curé de Vaucelles, permet l'installation de la Communauté des Petites soeurs des pauvres. Provisoirement établies de la rue de l'église, elles déménagent dix-huit mois plus tard dans de nouveaux locaux à l'angle du boulevard Leroy et de la rue Porte-Millet. L'établissement prend de l'importance et en 1879 Trébutien indique qu« elles prodiguent leurs soins à plus de 160 vieillards des deux sexes. Chaque jour, une modeste voiture vient recueillir en ville les miettes de la table du riche ». En 1859, les Capucins reprennent les locaux d'où avaient été chassées les Filles du Bon Sauveur en 1795. Ils agrandissent alors la chapelle Sainte-Paix construite en 1775. Enfin en 1868, les Carmélites, chassées de Caen à la Révolution, reconstruisent un nouveau couvent sur la place de la Demi-Lune (actuel Cours du Sacré-Coeur).
Au tournant du siècle, plusieurs rues sont créées ou réaménagées. Contrairement au quartier Saint-Martin, au nord de la vieille ville, dans lequel la bourgeoisie se fait construire des villas cossues, la quartier de Vaucelles accueille les classes populaires désirant habiter dans de petites maisons avec jardin, fuyant ainsi les conditions d'hygiène déplorables de la cité historique. Ainsi quand un plan d'alignement est conçu en 1912 pour les rues situées au-dessus du cimetière Saint-Jean, la municipalité Perrotte justifie sa politique par le fait que « l'élargissement et le redressement desdites (sic) voies contribueront à améliorer l'hygiène de ce quartier et permettront aux nombreux artisans de Vaucelles l'acquisition de terrains à bon marché » (rapport Lacroix).
La rue de l'Arquette, créée à l'emplacement de la venelle de la Requête, fait l'objet d'alignements successifs entre 1839 et 1870, mais la rue demeure trop étroite pour faire face à l'augmentation de la population comme le suggère un article du Bonhomme Normand de septembre 1900 : « il n'y a pas de trottoirs, les accidents sont à prévoir du fait de la circulation des chevaux montés ou tenus en laisse. On en peut pas passer à côté ».
En 1873-1874, une passerelle en fer, construite au dessus d'un barrage à aiguilles mobiles (système Poirée), permet de relier l'ouest du quartier au cours la Reine (actuel cours de Gaulle) et à la caserne Hamelin ; suite à la construction de l'actuel barrage sur l'Orne en 1910-1912, l'ancien barrage est démoli en 1926 et une nouvelle passerelle piétonne est reconstruite.
La Société Caennaise des Habitation à Bon Marché (HBM) construit dix maisons ouvrières entre le boulevard Leroy et le cimetière Saint-Jean ; en 1905, le conseil municipal accepte de raccorder ces habitations au réseau d'eau de la ville.
En 1907, les rues Léon-Marcotte et Baumier sont incorporées au domaine public ; ces terrains ont été lotis grâce à l'impulsion d'Auguste Nicolas, architecte départemental, afin de permettre aux classes moins aisées de construire des habitations répondant aux normes modernes de l'hygiène. À cette même époque, des jardins ouvriers sont créés sur les hauteurs du quartier. Dans les Années 1910, les frères Marie lotissent des terrains situés sur le lieu-dit "dessous le Costil de la Motte" (entre la rue de Branville et le boulevard Leroy) appartenant autrefois aux hospices de Caen ; ils créent ainsi la rue Georges Lefrançois sur laquelle est érigée une série de maisons sur trois niveaux destinées aux classes moyennes et populaires.
En 1911, l'organisme Caen-Extension est fondé, afin d'organiser, entre autres choses, l'urbanisation de la rive droite, celle-ci restant toutefois limitée. En 1912, la rue de Grentheville (venelle aux champs avant 1889), le chemin des Muets et la venelle Canchy sont redressés. Le but de cette opération est double. D'une part, il s'agit de transformer ces anciens chemin ruraux en véritable voirie, comme cela a été fait rue de l'Arquette dans la deuxième partie du XIXe. D'autre part, cet alignement a pour objet de permettre la jonction entre la ville historique et la nouvelle caserne qui ouvre ses portes en 1914. De fait, encore aujourd'hui, les rues larges et rectilignes ouvertes vers le quartier d'artillerie (caserne Decaen) se raccordent mal aux axes historiques, et ce malgré l'opération d'alignement entreprise. En 1911, un projet d'une nouvelle voie enjambant la rue de belvédère grâce à un pont métallique est présenté par Jules Oyer.
Ce n'est qu'après la Première guerre mondiale que l'urbanisation s'organise au-delà du boulevard Leroy. Toutefois, même à cette époque, il reste des terrains disponibles à Vaucelles puisqu'en 1927 un lotissement de 4500 m² est créé impasse des Muets (actuel impasse du Belvédère). Peu à peu, les quartiers aménagés sur les hauteurs de la rive droite prennent leur autonomie et le quartier de Vaucelles prend ses limites actuelles.
Après la Seconde Guerre Mondiale
Une grande partie du quartier est détruite pendant la
Bataille de Caen, ce secteur étant le dernier a être libéré (le 19 juillet 1944). Il est reconstruit dans un style hausmannien. Les quais sont prolongés à l'ouest et un nouveau ouvrage franchissant l'Orne (le pont Bir-Hakeim) est construit dans l'alignement du cours de Gaulle. L'ancienne passerelle piétonne dans l'axe de la rue Puit-Jacob, endommagée pendant la bataille, n'est donc pas reconstruite et seules quelques traces du départ des voûtes demeurent aujourd'hui sur les rives du fleuve.
La partie sur la butte (rue de Branville, rue du Milieu, rue Porte Millet) a toutefois été préservée. L'église Saint-Michel-de-Vaucelles, caractéristique du style architectural normand, date au moins du XIe siècle. L'église fut en grande partie construite entre le XIIe (la tour), le XIVe (la flèche) et le XVe-XVIe (nef et choeur) ; la tour de façade, ainsi que la façade de style classique ont été rajoutées en 1780.
Équipements et espaces verts
- Zones d'activités et pôles commerciaux
- Rue de Vaucelles
- Rue de Falaise
- Rue d'Auge
- Enseignement
- École maternelle de la venelle aux Champs ; écoles maternelles et élémentaires Lyautey et de la Providence (privée)
- Collège Villey Desmeserets
- Équipements culturels et de loisirs
- Espaces verts
- Venelle aux Champs
- Cimetière Saint-Jean, site classé (SC, 30/03/1939)
- Coteaux de l'Orne
Infrastructures
Le quartier est principalement alimenté en eaux par l'eau traitée de l'Orne et, en complément, par le mélange des captages de Moulines et de l'eau provenant du syndicat de production Sud-Calvados (Saint-Pierre-sur-Dives -
Mézidon-Canon).
Le quartier est couvert par l'ADSL.
Transport en commun
Vie du quartier
Notes et références